Nina Hagen
Naïve qu'elle a pu être...
Je vivais mes premiers amours avec la musique. Le vrai, le grand. C'est vers cet âge là, ingrat, que la musique guide tes choix (on dirait du JJ Goldman), tes batailles. Que tu peux rester enfermée des heures, le son à bloc et que tu refais le monde et crache sur les adultes en te jurant à toi même, bien au-dedans et même, à haute voix, que jamais, Oh non jamais, tu ne deviendras comme eux.
...
(Un silence de mort pour éviter de trop penser là telle que tu me vois à 40 balais)
Je m'habillais de noir, docs aux pieds, je fumais et buvais déjà comme un trou. J'étais en 4e ou 3e. Lycée Montaigne. Nous étions une bande de glandus, qui criaient anarchie de notre quartier Latin en dissertant sur Sartre, Duras ou Kundera, peu importent. On se croyait les plus forts et même si on crachait sur tout le monde, on en chiait dans nos frocs.
Bref.
2009: Nina Hagen à la Fiesta des Suds à Marseille. Autre temps autre lieu. 25 ans déjà.
J'ai jubilé en apprenant l’événement. À ce concert, j’irai !
Je l'avais vu au Casino de Paris. J'avais 14 ans, une amie vient de me le confirmer!
Elle portait une robe ornée de boules de Noël. Je l'ai croisée par la suite alors que mon cœur battait pour le rapàdonf ou le bon fonky et que les baskets étaient ma parure, à de nombreuses soirées parisiennes, tout comme les Rita Mitsouko, les Négresses Vertes ou autres trublions de l'époque.
Je me souviens d'un soir où j'avais bien bu (ha bon? toi? nooooon) et que j'entrais dans les toilettes du Bobino rue de la Gaîté. ELLE était là à remettre son rouge sur sa grosse bouche.
En titubant je lui ai dit "I Love You Nina".
Et oui.
ELLE m'a fait un sourire condescendant et puis ELLE a rejoint la foule.
Imagine ma tête de fille bourrée, l’oeil torve, adossé au lavabo, regardant sa star partir.
Depuis j’aime écouter de temps en temps sa voix de cantatrice, revoir son visage irréel.
Samedi sera un grand soir !
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